Arts plastiques : variation réflexive autour de la devise républicaine.
Variation réflexive autour de la devise républicaine : travaux d’élèves.
Installée au rez-de-chaussée du collège Le Cèdre, aux abords de la vie scolaire et de la salle d’arts plastiques, l’exposition Variation réflexive autour de la devise républicaine est une série de photographies de travaux réalisés par des élèves.
Elle croise l’EMC (enseignement moral et civique), pour la partie réflexion sur les valeurs, et les arts plastiques, pour la mise en forme et la créativité. L’enjeu est donc à la fois réflexif, créatif mais aussi engagé.
Les élèves vivent avec la crise sanitaire, une période complexe. Tous distanciés et masqués qu’ils sont, l’exposition soumet à leurs réflexions et regards curieux dans leurs déambulations, au fil de leur journée de cours, les valeurs du vivre ensemble, de façon questionnante, ouverte. Réfléchir sur la devise républicaine, émanation de ce temps fondateur que fut la révolution française, peut être un moyen de rassurer, de fédérer.
Par temps de crise, il est bon de s’appuyer sur un cadre rassurant, sécurisant. Mais un cadre libre, ouvert et qui questionne… Un cadre qui donne la liberté d’imaginer une suite à la devise… Inscrite dans un exercice d’écriture et de graphie créatif, la devise «Liberté, Egalité Fraternité» rappelle que la liberté est première. en particulier la liberté d’expression. Cela a été rappelé avec force au moment de l’assassinat de Samuel Paty par notre président.
Cette liberté d’expression est celle d’artistes com Ben, (Benjamin Vauthier) qui explore dans ses oeuvres l’expression libre avec des mots d’esprit à caractère poétique, politique, philosophique, humoristique… Il montre que l’écriture, la réflexion, la pensée sont au cœur de l’art, domaine foncièrement ouvert.
Evoquons aussi l’exposition Global résistance, qui s’est tenue cet automne au Centre Pompidou, dans laquelle Barthélémy Togo, jeune artiste contemporain créant de gros tampons en bois, a tamponné les murs que l’on découvre au cours de l’exposition, couverts de mots engagés. Et Togo, comme Ben, milite … Et fait écho à la pensée politique de l’ancien président Georges Pompidou lorsqu’il disait : «l’art doit discuter, doit contester, doit protester». L’art réfléchit, s’inspire, inspire… Cette liberté suprême, celle de discuter, de contester, de protester, valable pour les artistes, l’est pour les élèves, pour tous. L’art ici, revendique et milite. Cette exposition se présente comme une suite de petits étendards. La liberté d’expression prend toute sa place, créative, souveraine, militante…
Mais plus encore, la liberté s’inscrit dans un cadre particulier: celui de l’Égalité, deuxième terme de la devise. L’égalité, celle des chances, celle des droits… L’Égalité, ce grand privilège, qui se concrétise justement dans la possibilité donnée à tous d’accéder à la liberté d’expression.
Enfin, la Fraternité, troisième terme de la devise, est le mot du cœur, du partage…
Le collège, cette communauté, a pour vocation la mise en commun, la création de liens, entre camarades, copains, amis, afin d’échanger complicité, sentiments, plaisirs… Plaisir d’apprendre, d’imaginer, de créer et de grandir ensemble. Et nous avons un intérêt majeur à la fraternité, valeur humaniste qui crée la confiance, état propice à l’inspiration, à l’art !
Cette petite exposition invite ainsi à une déambulation inspirée, inspirante. Elle se présente comme une suite de devises républicaines complétées d’un quatrième terme pour dire ce qui aujourd’hui est important. Adaptation de la devise à l’évolution, à l’époque, à ce que l’élève vit en ce moment.
Catherine Dené – professeur d’arts plastiques.
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